En cet âge de l’Autocad et de la conception par ordinateur, quel rôle peut bien jouer la maquette d’étude, dans le processus créateur des architectes d’aujourd’hui? Surprise : elle persiste et inspire. Elle est même souvent au cœur de l’action! Comment? Pourquoi?
C’est ce que dévoile l’exposition Au pays de la maquette d’étude de Halifax à Vancouver, fruit d’une vaste enquête de première ligne, menée sur le terrain, dans les ateliers, par l’équipe de MONOPOLI, à travers le Canada, avec le concours de trois chercheurs, lancés sur la piste par Sophie Gironnay, commissaire principale.
Quarante de ces petites et grandes merveilles façonnées dans le carton-plume, la grille de métal, le balsa et mille autres matériaux-surprise, sont disposées dans un paysage conçu par l’Atelier in Situ, autre firme de grand talent et scénographe invitée. Par les citations des 26 prêteurs, qui s’expliquent pour la première fois aussi candidement et abondamment sur leur façon d’utiliser la maquette d’étude dans leur travail, par les photos des bâtiments qui en sont le résultat, et par les maquettes mises en scène, imprégnées de beauté et d’idées à naître, l’enquête se précise, peu à peu. Elle entraîne le visiteur, de Halifax à Vancouver, de MacKay-Lyons Sweetapple jusqu’à Henriquez Partners, dans une exploration au cœur de la création, totalement neuve et inédite.
Ce ne fut pas toujours facile d’extraire ces pépites de leur mine, pour les révéler au public. Il fallut vaincre bien des timidités! Qu’elle soit bricolée à la va-vite, dans l’urgence de l’idée à naître ou le feu d’une rencontre d’équipe, façonnée dans l’intimité d’une méditation solitaire ou usinée dans l’atelier, la maquette de conception – qui est à ne confondre sous aucun prétexte avec la maquette de présentation, par définition faite pour séduire – la maquette d’étude, donc, c’est celle qu’on cache ou qui finit à la poubelle. Mais qu’importe si certains éprouvent le besoin de la reconstituer et de l’ennoblir, comme pour remonter le fil de son histoire et pour relancer leur inspiration. Vive alors la proto-maquette, la para-maquette, la post-maquette. Salie, déchirée, démantibulée, maltraitée, la maquette d’étude souffrante et travaillante, la prolétaire, en quelque sorte, reste néanmoins toujours la plus belle. Car elle concrétise une pensée en marche. Comme elle cabossée, fragile, mais porteuse de rêves. C’est l’architecture à échelle concept.
Programme détaillé
La table-ronde « Le modèle des modèles, entre principe et expérience », Centre de design de l’Université du Québec à Montréal | 14 octobre 2009
Visites guidées et atelier de fabrication de maquettes d’étude offerts gratuitement dans le cadre des Journées de la culture à un groupe d’élèves de 6e année de l’école primaire Victor-Rousseleau | 25, 26 octobre 2009
Concepteurs présentés
MacKay-Lyons Sweetapple Architects, Atelier Big City, Atelier Pierre Thibault, Shim-Sutcliffe Architects, Moriyama & Teshima Architects, Shore Tilbe Irwin & Partners, Saucier + Perrotte Architectes, Hotson Bakker Boniface Haden architects + urbanistes, Marc Boutin Architectural Collaborative, Helliwell+Smith – Blue Sky Architecture, AKA/andrewkingstudio, Henriquez Partners Architects, Paul Laurendeau Architecte, Dan S. Hanganu architects, YH2, Architectes FABG (Éric Gauthier), Bosses design, Provencher Roy + associés architects, _naturehumaine, Atelier T.A.G, Schème Consultants, NOMADE Architecture, Menkès, Shooner, Dagenais, LeTourneux Architectes, Les architectes Boutros + Pratte, Affleck, de la Riva architectes, Lapointe, Magne et associés
Vidéo du montage de la scénographie de l’exposition par Atelier In Situ